Il n’est pas inutile de le rappeler en cette période de préparation des listes d’aptitudes et des tableaux d’avancement : pour un grand nombre de grades, il y a pour les agents deux séries de critères à satisfaire. Il y a d’une part les critères imposés par les statuts du grade auquel on souhaite accéder, et puis il y a les conditions complémentaires que les collectivités se fixent elles-mêmes dans le cadre de leurs Lignes Directrices de Gestion.
La FA-FPT est évidemment très réservée sur ces critères complémentaires puisque leur seul effet (pour ne pas dire leur seul but) est de restreindre les possibilités de progression de carrière offertes par les textes statutaires, en général en fixant que pour être promouvable sur le grade XYZ, un agent doit occuper une fonction particulière. L’approche interroge : si l’on veut lier un grade à une fonction, est-il bien logique d’exiger que l’agent exerce déjà la fonction en question pour avancer ? De plus, l’avancement est par nature une progression de carrière. Pourquoi se focaliser sur la fonction actuelle de l’agent ? Enfin, une fois que tous les fonctionnaires détenteurs du bon niveau de fonction ont été promus, on fait quoi ? Plus aucun avancement dans le grade pendant 10-15 ans ? Notons que les contractuels, eux, n’auront pas ce problème.
Second problème, plus grave à notre sens : chaque collectivité fixant ses conditions complémentaires, il se crée donc pour chaque agent, à partir d’un certain niveau, une carte des collectivités “à éviter” puisqu’elles ne permettront pas de progresser dans la carrière, et d’autres “à rejoindre” puisqu’elles ouvriront la voie à un gain de grade et de salaire. Pour une collectivité qui, comme notre Région, veut attirer et conserver des profils A+, ces conditions supplémentaires peuvent vite devenir contre-productives et générer départs et frustrations chez des collègues qu’on aurait tout intérêt à garder parmi nous.