Après ses annonces fracassantes sur le besoin de licencier plus facilement des agents publics, de les rémunérer au mérite et de supprimer les catégories d’emploi, Mr Stan avait cru pouvoir mettre en place une réunion de concertation avec les organisations syndicales de la fonction publique. Il n’en a évidemment rien été : entre ceux qui ont boycotté sa réunion et ceux, dont la FA-FP, qui y sont allés pour pouvoir s’opposer de vive voix, les syndicats du secteur public ont clairement annoncé la couleur : une réforme fondée sur la destruction programmée du statut, visant à hyper-individualiser les situations et à contractualiser la fonction publique n’est pas acceptable, pas pour les agents, ni, nous le pensons, pour les usagers qui à chaque crise majeure attendent au contraire la protection de la puissance publique. Mais bien sûr, nous assure Stan, c’est pas du tout ça, lui ce qu’il veut c’est faire avancer la cause de la Fonction Publique en la rendant plus attractive.
Hélas pour Mr Stan, on connaît si bien la méthode du gouvernement en matière de dialogue social depuis ces dernières années, qu’il est facile de détecter quand il s’agit de nous la mettre à l’envers. Quand il s ‘agit de négocier une réelle avancée, attention, ils font ça bien. Tout est discuté, débattu, chiffré, négocié pied à pied. Comme si tout le monde dans la pièce était un adulte responsable (ça tombe bien : c’est le cas). Par contre, chaque fois qu’il s’agit de passer en force un recul social, le gouvernement se met en mode « c’est comme ça les enfants et pis c’est tout c’est pour votre bien ». On a des « réunions de concertation » consistant à nous lire à haute voix le diaporama concocté par le Ministère, nos arguments sont ignorés, et tout le reste à l’avenant. On est dans le monde du « Professeur Stan » et on est priés de réciter la leçon. Donc on résume : la Fonction Publique sera selon Stan « plus attractive » parce qu’on pourra y être licencié plus facilement (tiens par exemple en cas de changement de majorité peut-être ? Y’a pas à dire ça donne tout de suite envie), que la carrière n’y sera plus encadrée par le statut (quoi de plus attractif qu’un bon face-à-face salarié/employeur en effet ?), et que la rémunération variera selon qu’on sera considéré comme méritant ou pas (tant pis pour les gens compétents mais invisibles).
Vu comme est engagée l’affaire, on voit tout de suite que l’attractivité de la fonction publique, n’est pas tout à fait la priorité de cette nouvelle « réforme » dont on soupçonne plutôt qu’elle vise à aligner le service public sur le mode de gestion du privé. Comme le Professeur Stan est un peu sourd dès que des arguments contraires lui sont opposés, sans doute nous annoncera-t-il dans les semaines à venir que la « négociation » sur sa réforme est engagée. La FA s’y attend, et s’y prépare.