On peut se le dire, les derniers mois n’ont pas été faciles pour la Région : annonces gouvernementales, horizon budgétaire compliqué, enjeux croissants de santé ou de vieillissement des équipes, disons pour faire simple que la période met à rude épreuve la collectivité, agents comme élus. Dans un tel contexte, il n’est que trop facile de répercuter sur ses collègues ou ses collaborateurs la tension qu’on subit. C’est pourtant ce qu’il faut absolument éviter ! De tous côtés en effet il nous arrive des alertes sur des incidents, des prises de bec, des mises sous pression, des comportements plus que limites. Tout ceci commence par distendre les liens professionnels et finit par fragiliser – dangereusement – celles et ceux qui les subissent.
Or, la bienveillance dans la sphère professionnelle, c’est dans l’intérêt de tous. Si la règlementation applicable à la fonction est plutôt claire dans la définition du harcèlement, qui suppose des actes répétés, elle entend aussi qu’un incident ponctuel puisse être requalifié d’accident imputable au service, comme en témoignent les nombreux arrêts des Cours Administratives d’Appel. La CAA de Marseille a ainsi récemment rappelé, à l’occasion d’une altercation entre un Maire et un de ses agents, que quand “un entretien entre un agent et son supérieur donne lieu à un comportement excédant l’exercice normal du pouvoir hiérarchique, il peut constituer un événement soudain et violent susceptible d’être qualifié d’accident de service, quels que soient les effets qu’il a pu produire sur l’agent”. On ne le redira jamais assez : la bienveillance envers les autres, c’est aussi de la bienveillance envers soi…