Comme quoi ça marche, les affichettes, en cas de disparition : après un mois d’inquiétude, le Dr Stan a été retrouvé, avec tout son barda. Revoilà Stan ministre ! Et pas juste ministre délégué, hein. non non : Ministre “de plein exercice” rien de moins. Et il a du boulot qui s’annonce, avec notamment sa fameuse “réforme historique” de la Fonction Publique pour laquelle il nous promet une loi d’ici l’automne. On en sait fort peu de chose, si ce n’est qu’elle tournerait autour de “la récompense de l’effort et du mérite”. Ah bah.
S’il s’agit de tenir compte de la charge professionnelle, physique et mentale qui pèse sur les agents, difficile d’aller contre. Mais la notion de “mérite” c’est bien vague, et bien subjectif… L’implacable agent du service juridique ou financier qui veillera au strict respect des règles par son employeur sera sûrement très méritant au regard du service public, mais il se pourrait qu’il soit surtout vu comme un enquiquineur par son employeur. Quant aux agents dont les missions seront moins visibles, moins stratégiques, plus éloignées, on leur souhaite bonne chance pour que leur mérite et leurs efforts apparaissent au radar au moment de la distribution des bons points.
“L’effort” mérite aussi qu’on y réfléchisse un peu. S’il s’agit de récompenser la pénibilité des tâches c’est bien, on est pour. Mais faudrait aussi (et surtout) songer à la réduire, on y gagnerait tous en qualité de vie. Or, la pénibilité des tâches de la plupart des agents publics, dépend souvent des moyens publics globaux. Et plus le gouvernement taille dans ces moyens, plus l‘effort à fournir par celles et ceux qui restent augmente, pour compenser. Mais à un moment donné, prime ou pas, le service public ne peut plus être maintenu à coup d’efforts individuels. La solution pour l’Hôpital, l’Ecole, les Secours et les autres services publics ne peut pas être d’attendre que chaque pompier, soignant, enseignant ou agent territorial se transforme en “Héros du Travail” au fur et à mesure que les pouvoirs publics se mettent en berne.
Il nous faut attendre d‘y voir plus clair. Stan jure qu‘il est convaincu “qu’on peut mettre davantage de mérite à tous les étages dans la fonction publique“ . S‘il évoque “des plans d’intéressement collectifs au mérite dans la fonction publique“ il assure que ça viendra en plus, et pas à la place, de la rémunération actuelle des agents. La vigilance s‘impose donc sur cette réforme, mais aussi sur la façon dont elle s‘emboîtera avec les autres décisions (notamment financières) que prendra la ”puissance publique”, d‘ailleurs de moins en moins publique, et de plus en plus préoccupée d‘organiser son impuissance.
Il nous faut attendre d‘y voir plus clair. Stan jure qu‘il est convaincu “qu’on peut mettre davantage de mérite à tous les étages dans la fonction publique“ . S‘il évoque “des plans d’intéressement collectifs au mérite dans la fonction publique“ il assure que ça viendra en plus, et pas à la place, de la rémunération actuelle des agents. La vigilance s‘impose donc sur cette réforme, mais aussi sur la façon dont elle s‘emboîtera avec les autres décisions (notamment financières) que prendra la ”puissance publique”, d‘ailleurs de moins en moins publique, et de plus en plus préoccupée d‘organiser son impuissance.
Parmi les autres nouveautés évoquées (par le Premier Ministre, cette fois) il y a aussi une expérimentation à grande échelle de la semaine de 4 jours. Cette proposition, si elle est suivie d’effets, aura des conséquences en termes d’organisation des services publics – et d’accès à ces services pour les usagers. Son impact sera aussi à mesurer pour ce qui touche à l’organisation personnelle puisque, on le rappelle, la durée légale restant de 1607 h/an, soit 35 h/semaine, la journée moyenne dans une semaine de 4 jours n’est plus 7 heures, mais 8 h 45 minutes. Si l’expérimentation est basée sur le volontariat, c’est une chose : nous avons aujourd’hui des collègues qui font leurs heures sur des semaines “ramassées” de 4 ou 4.5 jours, on sait donc que c’est possible. Si le test se fait par contre à l’échelle de services administratifs entiers, ce ne sera anodin ni pour les agents, ni pour nos concitoyens. A terme, cela posera certainement aussi la question des immeubles administratifs. Leur taux de remplissage, a déjà été allégé par le télétravail – c’est ce qu’on nous a dit pour justifier la vente du bâtiment G de Limoges – et si on passe aux 4 jours il diminuera encore, ce qui posera d’autant plus la question de leur éventuelle cession. De mauvais esprits (genre, nous) pourraient même y voir un effet secondaire recherché par le gouvernement…
Stan est ministre de plein exercice ? Il va en avoir, de l’exercice. Plein !
Ce que dit la FA-FPT : « L’expérience des réformes de ces dernières années invite à la plus grande vigilance sur ce nouveau projet de transformation des services publics. Restons en éveil…“